Puisqu’il n’y a pas de libéralisation sans concurrence, même oligopolistique, Veolia négocierait avec Trenitalia pour exploiter des lignes TGV en France. L’affaire n’est pas simple. Dans un marché stagnant pour cause de crise, le coût d’une rame simple TGV est de 15 M€ et d’environ 25 M€ pour un Duplex. A supposer qu’il ne se contente pas d’affréter des rames SNCF et se dote de matériels autorisés à circuler sur le réseau – TGV d’Alstom, ICE de Siemens - le leader mondial des services à l’environnement envisagerait d’assurer dès 2012 des liaisons Paris-Lyon, Paris-Lille-Londres ou Paris-Strasbourg. Selon le Figaro, cette alliance aurait pour but de «casser les prix» de la SNCF. Une concurrence low cost – et low societal value - se profile peut-être. Veolia envisageait dès 2008 de s'allier avec Air France mais ce projet n'avait pas abouti. Les deux groupes pensaient créer une filiale commune pour concurrencer de la SNCF dans le cadre de la libéralisation du transport de voyageurs effective depuis ce 1er janvier. Le but ultime est-il de capter des parts de marché ou de vendre des billets ? La compagnie aérienne s’était montrée très discrète sur l’alliance avec Veolia. Air France est déjà partenaire de TGVair, avec American Airlines et la SNCF. Le produit consiste à acheter un billet combiné vol international + trajet TGV. Concurrencée sur Paris-Lyon, Air France a pris « acte de la déconfiture de l'aérien sur des trajets de moins de trois heures» porte à porte, comme le montre la chute de la fréquentation de l’aéroport de Strasbourg-Entzheim depuis le lancement du TGV Est-Européen. Le ferroviaire est d’autant plus performant que l’accessiblité des gares est très supérieure à celle des aéroports. De plus, le bilan carbone désastreux des vols et le surcoût de la taxe carbone plaident pour une solution intermodale sur la moyenne distance. La compagnie aérienne s’intéresserait surtout aux liaisons européennes, sans négliger certaines lignes intérieures.