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Rien ne va plus sur les marchés des changes, le flottement est général.
Quelques exemples suffisent à s’en convaincre.
En effet, l’Afghani, sans doute stimulé par le renforcement de la présence ONUsienne, s’apprécie depuis le début de l’année face au Dollar namibien, tandis que la Couronne estonienne ne vaut que 0,37 Bolivar. Néanmoins, un Rouble biélorusse équivaut à 0,002421 Renminbi, sous-évalué de 40% par rapport au dollar américain, selon certains membres du Congrès. Le Président Mao ne disait-il pas que « les Etats Unis et tous les Impérialistes sont des tigres de papier » ? A propos de la Chine, ses exportations (chiffres officiels) ont chuté de 24% et les importations ont bondi de 66% en mars 2010. Chiffres intersidéraux mais, après tout, le déficit budgétaire français avait augmenté de 122% entre 2008 et 2009. Pourtant, en janvier dernier, la fusée Longue-Marche-3III s’est écrasée 7 minutes après son décollage. 100.000 personnes ont été évacuées. Or 3 banques chinoises occupent respectivement les 1ère, 2ème et 4ème places du Top 10 mondial, avec une capitalisation totale de 560 Md US$, équivalent de 12% du PIB annuel supposé. Que se passerait-il en cas de panne du propulseur de la croissance chinoise, qui possède plus de 20% de la dette US ?
Plus près de nous, les lires turques ont remplacé depuis janvier 2009 les anciennes nouvelles lires turques, qui remplaçaient les livres turques. De fait, la nouvelle pièce de 1 lire ressemble à la pièce de 1 Euro alors que l’ancienne nouvelle pièce ressemblait, elle, à la pièce de 2 Euros. Ce qui conduirait – à tort – à considérer que la lire s’est dépréciée de moitié. En revanche, le sandwich turc ou grec, stable à 5€ à Paris, est affiché à 2,5€ à Francfort. D’où l’on déduit, en appliquant le théorème de Nixon (« un dollar vaudra toujours un dollar aux Etats Unis » – Washington, août 1971) et à kebab constant, que 1 Euro allemand vaut 2 Euros français. Ce qui pose naturellement des problèmes de comparabilité entre les AAA respectifs du couple franco-alllemand. Si on pose l’équation AAA = 2 AAA, on a 3A = 6A donc 3A = 0, ce qui mathématiquement n’admet qu’une seule solution, à savoir que A = 0. En d’autres termes, que la notation de Fitch ne vaut rien. Qui le croira ? En revanche, toujours pas de trace, sur les convertisseurs Internet, du nouvel Euro grec inventé le mois dernier par Angela Merkel. Toutefois, en une semaine, le taux d’émission des emprunts hellènes a grimpé de 16%. On devrait parier en ligne sur les notations des agences : avec BBB-, la Grèce est sous-valorisée. Et se trouve un peu dans la même situation que le groupe Lagardère. Elle pourrait appeler Wyser-Pratte à la rescousse. Rien de tel que de jetter quelques milliers de Grecs à la rue pour redresser les comptes.
Qu’importe ! Vendredi, selon le Point.fr, l’Euro « bondit face au dollar » en s’appréciant de +0,0139. Les commerçants qui boudent les pièces rouges ne savent pas ce qu’ils perdent… La monnaie eurolandaise oscille donc autour de 1,34 USD, grosso modo le niveau d’avril 2007. Une sorte de cours pivot, ce qui n’est pas sans rappeler l’heureux temps du Serpent monétaire. Nul doute que le soutien résolu apporté à Athènes par les deux sœurs latines, dont on sait qu’elles maîtrisent leurs déficits, et l’engouement soudain de l’Allemagne pour un FMI Européen ont rassuré. D’ailleurs, la crise financière est finie si l’on en croit la COFACE, qui note que « le mouvement de reflux des impayés signifie bien que la crise de crédit en tant que telle est terminée. Sauf pour la Grèce, à qui Kommerzbank a refusé des avances à 48h cette semaine. Dommage : un tetradrachme d’argent d’Alexandre est mis à prix à 360€ sur Ebay. Une réelle menace pour la norme IFRS et la fair value.
Restent aussi la crise monétaire et la crise tout court. Le Peso argentin, pays où le « réajustement des prix » atteint 7,7%, s’échange maintenant à 0,4651 Florin des Antilles. Une réelle opportunité, l’inflation. Le marché mondial des obligations liées à l’inflation s’élève à 1.430 Md$. Il a été multiplié par 5 depuis 2001, ce qui est une performance exceptionnelle si l’on songe au niveau historiquement bas de l’inflation mesurée sur cette période. Ces produits offrent, d’après la presse helvétique, un rendement de 7,8%/an… contre seulement 6,1% pour les obligations du Trésor US, dont le taux (T Bonds à 10 ans) a pris + 0,39% : 40% de la dette US est à refinancer en 2010. Le Trésor emprunte plus cher que Warren Buffett. Tant mieux, les taux longs vont remonter.
Heureusement, les banquiers européens ont Trichet, qui ne s’inquiète pas de l’exposition des banques françaises en Grèce, y compris celles qui y exploitent des filiales et déclarait ce matin à propos du FME : « je dirais qu’il s’agit plutôt d’un soutien financier que monétaire ». En revanche, les banquiers américains ont triché. Selon le Wall Street Journal, 18 banques, dont Goldman Sachs, Morgan Stanley, JP Morgan, Chase, Bank of America et Citigroup, auraient minimisé de 40% leur niveau d’endettement depuis début 2009.
Comme feu Lehman Brother, même les valeurs sûres s’effondrent. La rumeur court que le stock d’or canadien a fondu comme neige au soleil et qu’il ne reste dans les coffres d’une poignée de lingots, qui se négociaient 27.750,00 € pièce vendredi à Paris (+ 1,65%). Le titre d’AKZO-NOBEl rechute à la bourse de Stockholm. Après un boom continu depuis février mais avant l’annonce explosive d’un EBITDA très inférieur aux prévisions. Qui va financer le prochain prix Nobel d’économie ?
Modestus van Gulden