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Illustration ITeM info. DR.
Illustration ITeM info. DR.

« Jean-Hervé a de l’humour, alors que nous sommes au bord du gouffre et qu’un piano est en train de nous tomber sur la tête ». Jacques Attali s’adresse ainsi ce week-end à son ancien collaborateur Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, organisateur des annuelles et dixièmes Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, auxquelles il avait imposé le thème : »A la recherche d’une nouvelle croissance« .

« Pourtant, comme l’a fait remarquer Patrick Artus, le chef économiste de Natixis, il existe bel et bien une »anomalie européenne » en matière de croissance. Quand la plupart des prévisionnistes prévoit en 2010-2011 une croissance de 7 % en Asie, de 4 % en Afrique et en Amérique du sud, le Vieux continent, lui devra se contenter de 1 à 1,5 % ». (Le Monde 4 juillet 2010). Notons au passage que le budget français, en cours d’élaboration, s’appuie sur une progression du PIB de 2.5%…

La nouvelle alliance

La solution serait, selon les économistes réunis à Aix-en-Provence, une nouvelle alliance entre croissance européenne et stratégie de rupture. « Mettre en œuvre une véritable politique industrielle européenne, centrée sur les secteurs porteurs de demain : santé, énergie, technologies vertes, transports, numérique, nanotechnologies » (ibid). Et d’énoncer des recettes : créer une « agence de la dette européenne » ou s’attaquer à la quadrature du cercle. « Les financements traditionnels ne pourront intervenir que si l’on renforce le poids des prélèvements obligatoires sans pénaliser ni l’innovation ni le travail ». Tout en fustigeant les politiques restrictives résultant des néanmoins nécessaires redressements budgétaires : « empêcher, dans les politiques de rigueur des cinq prochaines années, toute coupe budgétaire dans les investissements fondamentaux pour la base productive, et tout impôt complémentaire qui viendrait frapper le travail ou qui serait désincitatif pour l’innovation ».

Contre l’aversion aux risques, Keynes, le plombier

Force est de constater que la peur du futur, naguère née de du déni de la situation actuelle, mais qu’il faudra bien payer demain, conduit au gel de l’activité bancaire. La récente reprise des allocations de crédit traduit un arrêt de la dégradation et l’évidente contrepartie de la reconstitution minimale des stocks et de l’investissement. Pour la suite, nos chers économistes en appellent à « l’inversersion de la logique du Pacte de stabilité et de croissance » défini par la BCE et à « gérer les taux d’intérêt, le taux de change et le déficit en considérant que l’Europe a une vraie stratégie de priorité à la croissance. »

En contrepoint, la dévaluation compétitive

» Une politique du change coopérative, donc débattue avec les autres grandes zones monétaires dans le cadre des réunions sur la stabilité des taux de change, mais qui tienne compte avant tout des intérêts de la croissance européenne ».

Qu’est-ce à dire ? Qu’ouvrir les robinets du crédit ne suffirait pas à assurer la relance ? Que la quête de l’inflation, aussi dangereuse que désespérée, mériterait un accélérateur, celui de l’avantage du prix par le truchement d’une dévaluation négociée (sic), faute de mener une vraie politique d’avantages concurrentiels ?

J’ai l’habitude de me taire sur ce que j’ignore – Sophocle –

Pour ne pas devenir une simple terre à vocation touristique (Hervé Lorenzi), l’Europe devrait donc mettre le feu aux poudres. Attiser les brandons du désordre. Rompre avec l’Allemagne, dont on constate tous les jours que la distance qui la sépare de la France s’accroît selon le carré des impossibles ambitions tricolores (ou hexagonales). Incontestablement les regards se dirigent de plus en plus vers les Etats-Unis. Au point de ne plus voir la Grèce. Son nom n’apparaît pas dans la Déclaration finale du Cercle des Economistes. Terrible.

Il se pourrait bien qu’après la joie, sur le Cours Mirabeau, coule la peine.

Notre ami n’a ni écouté le conseil de Mr Van Gulden, qui l’enjoignait à traverser la Manche, ni cédé à la tentation de gagner Vevey, perle la la Riviéra Suise, pour arpenter l’avenue éponyme d’un certain groupe que l’on distingue en filigrane d’une affaire en cours. Le voici donc sur ses terres provençales, se souvenant des vers de Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Waz-Kostrowicki, au sujet d’un certain pont parisien : « Passent les jours et passent les semaines »… NDLR

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