Par Bartolomeu
Jacques Delors, qui parvint à maintenir la France dans le SME et arrima ensuite le franc au deutsche mark, recommande à son tour « la mutualisation partielle des dettes » sans attendre une modification substantielle des politiques budgétaires des Etats membres de l’Union Européenne ; avant d’ajouter : «Depuis le début de la crise, les dirigeants européens sont passés à côté des réalités » et de conclure à propos des dirigeants européen s: « Comment peuvent-ils penser que les marchés vont croire aux promesses du sommet de la zone euro, le 21 juillet, s’il faut attendre la fin septembre pour les transformer en actes?», a-t-il ajouté.
La fuite en avant a du mal à être organisée. La rencontre franco-allemande n’a pas accouché de grand-chose. Les Allemands ne sont pas enthousiastes. On les comprend. Hier, l’institut allemand Ifo a estimé que la mutualisation de la dette, via la création d’euro-obligations, coûterait 47 milliards d’euros chaque année à l’économie allemande.
L’idée d’instaurer une taxe sur les transactions financières fait son chemin. Encore faudra-t-il qu’elle soit appliquée à l’ensemble de la planète, ce qui sous-entendrait que l’Angleterre ne soit plus une ile, et qu’elle puisse s’appliquer aux places financières et produits financiers non régulés. Ce n’est pas gagné.
Nous voici donc rendus à la Sainte Hélène qui, dans la tradition catholique, est la sainte patronne des marchands de clous, sans que l’été n’ait été mis à profit pour modifier les règles du jeu. Les faits étant ce qu’ils sont, nous pouvons nous attendre au pire. Le délitement européen d’une part, l’accident bancaire d’autre part. Sur toile de fonds d’un accroissement dramatique du chômage des jeunes sur le vieux continent.
© Bartolomeu, 19 août 2011. Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur.