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Hadès, Pluton. L'enfer, c'est les autres. Jusqu'à quand ?

La démission de Silvio Berlusconi n’y changera rien.

Les taux italiens tangentent, à 6.78%, le seuil critique du renchérissement du service de la dette italienne estimée à 1900 milliards €. Chiffre qui sera revu tôt ou tard à la hausse comme le fut à plusieurs reprises celui de la dette grecque.

Les moyens d’intervention de la Banque Centrale Européenne ne sont pas illimités. Plus exactement le coût du financement de ses interventions, en accroissement vertigineux depuis le début de l’année, augmente lui aussi dangereusement.

Les avis divergents portés par les uns et les autres sur les agences de notation n’empêcheront pas celles-ci de s’intéresser d’ici peu au financement, purement politique, de la dette européenne. La mécanique implacable du coût du risque va nécessairement prendre le dessus sur les petits arrangements bruxellois entre amis.

En ligne de mire le FESF dont les ressources ont été plafonnées par le Bundestag à la veille du sommet européen de Bruxelles. La Chancelière allemande, pour assurer sa majorité, s’est faite délivrer un mandat précis limitant ses pouvoirs de négociation avec ses partenaires européens.

Finement manœuvré diront, ouvrant les yeux un peu tard, les partisans du laxisme monétaire, gentils organisateurs d’un sommet superbement saboté et devenu, depuis ce vote historique à Berlin, inutile ou presque avant même qu’il ne commence.

On sait qu’il n’en sortit rien. De rien. N’étaient-ce les satisfécits franco français, appartenant au rituel du genre. Il faut se faire une raison : le divorce du couple franco-allemand est consommé.

Privé de moyens, qui même augmentés devraient à terme certain se révéler insuffisants selon l’orthodoxe vision allemande, le Fonds Européen de Soutien Financier doit affronter la tempête italienne, alors qu’il a abandonné en Grèce une partie significative de ses forces et qu’il maintient sous perfusion l’Irlande et le Portugal. Le traitement appliqué à l’Espagne relevant du secret médical absolu.

La dégradation inévitable de la note du FESF, personne n’osera jeter pour l’heure un regard distrait sur la BCE, va déclencher un processus dont la réaction en chaîne échappe vraisemblablement aux apprentis sorciers de Bruxelles.

Le risque majeur est de voir se mettre en place une implacable hausse mécanique du renchérissement du coût du loyer de l’argent, une hausse irrésistible des taux.

Une situation où les lois de la physique économique et financière reprennent le dessus sur les jeux et les enjeux politiques.

S’en suivraient alors, tout à la fois, un krach obligataire sans précédent et un effondrement des marchés immobiliers, ouvrant lui-même la voie à une crise européenne des subprimes.

D’ici là tenons-nous à ce qu’écrit Paulo Coelho dans la Cinquième montagne: « La peur va jusqu’où commence l’inévitable, dès lors elle n’a plus de sens ».

Car après l’Italie qui ?

© Bartolomeu, novembre 2011. Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur.

Tag(s) : #Economie, #Bartolomeu
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