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Illustration ITeM info. DR
Illustration ITeM info. DR

Les déboires du Crédit Immobilier de France

Après DEXIA, le Crédit Immobilier de France (CIF) vit des heures difficiles. Constituant une premier alerte sérieuse, la suspension par l’AMF de plusieurs émissions obligataires en mai a été suivie par la dégradation, fin août, de sa note financière par Moody’s.

Et pour cause : le CIF, qui manque désormais de liquidités, a jusqu’à présent échoué dans sa recherche de repreneur. Fort de de 2,4 Md€ de fonds propres à comparer à un encours de 33 Md€, l’établissement devait faire face à une échéance de 1 Md€ début septembre. Le gouvernement vient donc de lui accorder sa garantie à hauteur 4,7 Md€. Un chiffre que certains analystes jugent déjà insuffisant, évoquant un montant de 20 Md€. Etablissement financier à part, bénéficiant d’un statut dérogatoire au droit de la faillite (art L515-19), le CIF a pour actionnaires les 56 SACICAP (Sociétés Anonymes Coopératives d’Intérêt Collectif pour l’Accession à la Propriété), dont l’objet est la réalisation de toutes opérations d’accession à la propriété sociale.

Seul établissement financier français spécialisé dans l’accession sociale, le CIF devra en contrepartie de la garantie de l’état maintenir ses seules activités de prêts en extinction. « Le modèle économique du groupe n’est plus viable », justifie le Ministère des Finances. Une éventualité déjà envisagée par le CIF dans son rapport annuel 2011, en raison d’un financement dépendant des seuls marchés. Il repose donc sur la qualité de sa signature, elle même influencée par la qualité des remboursement des prêts contractés par des ménages… désormais lourdement frappés par le chômage. « Fragilisé par la crise », ce modèle est « remis en cause par les nouvelles normes prudentielles Bâle III », d’autant plus que le portefeuille de prêts est considéré comme menacé en cas de retournement (probable) du marché immobilier. «L’Etat a pris ses responsabilités en donnant sa garantie mais comme cet établissement dispose de fonds propres, l’argent des contribuables ne sera pas mis en cause », assure le 1er ministre. Partie prenante, l’USH s’inquiète pourtant de l’avenir de l’accession sociale à la propriété et juge «absolument nécessaire que les fonds propres accumulés par ces sociétés soient utilisés dans le domaine de l’accession sociale, et plus généralement du logement social». La fédération rappelle aussi que « si l’établissement était géré en extinction, cela se traduirait par une très forte réduction de l’activité en France de prêts à l’accession sociale». De source syndicale, l’arrêt de la production de crédits «touchera en premier lieu les commerciaux, en particulier dans les régions», soit les deux tiers des salariés de l’organisme financier.

Reste que la question de fond du logement en France n’a toujours pas été abordée. Le choix historique de privilégier l’accession (coûteuse) à la propriété par rapport à la location fait ses premières victimes. Les prochaines pourraient être les accédants eux-mêmes.

Tag(s) : #Economie, #Van Gulden
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