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« Pour tous les acteurs de l’Île-de-France (…) le schéma directeur va apporter de la lisibilité et de la stabilité jusqu’en 2030 », déclare J-P Huchon, Pdt de la région Ile-de-France, qui rêve de « changer la vie des gens en pratique ». Après bien des vicissitudes, le SDRIF est enfin voté par le Conseil régional. Deux motions de rejet avaient été déposées par les groupes UDI et UMP, insistant sur l’absurdité d’adopter le schéma pendant l’examen de la loi sur la métropole du Grand Paris par le Parlement sous couvert de PLM saison II. En filigrane, le risque d’incohérence qu’introduit la dissociation des compétences logement et transports. Cette inter-rogation transcende d’ailleurs les clivages partisans. « La métropole avec 60% de la population, 70% du PIB, va se comporter comme un bloc face aux autres et n’est pas destinée à avoir de la solidarité vis-à-vis des autres », s’inquiète par exemple R. Karoutchi (UMP). Conscient de ces signaux d’alerte, J-P Huchon observe que le SDRIF sera prescriptif notamment en matière de logement. S’il est certain que les PLU devront être mis en conformité, comment s’assurer de la mise en œuvre de ces objectifs par une métropole fraîchement créée, sans habitudes de décision, sans services administratifs structurés face à une Ville de Paris, à des Etablissements Publics nationaux puissants et à des départements présents sur le territoire ? Et face à un Etat qui, faute de pouvoir changer le monde, entend tracer les platebandes locales ? Avatars de l’éternelle décon-centralisation hexagonale, les vieux démons français ressurgissent. Dans un pays qui a inventé l’Etat avant de choisir la République, la nouvelle carte institutionnelle de l’Ile-de-France subit l’immixtion croissante de l’échelon national. Après trente ans de décentralisation plutôt réussie, y compris dans la région capitale, opterait-on pour moins de démocratie ? A quand un district national du grand Paris, comme il y existe outre Atlantique un Washington D.C.. Un territoire sans gouvernance locale, qui n’envoie qu’un simple observateur au Congrès et qui n’élit des Grands Electeurs que depuis 1961 ?