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Illustration ITeM info. DR.
Illustration ITeM info. DR.

C’est frissonnant par 4°C malgré le beau soleil que notre ami Bartolomeu nous écrit depuis le parc de l’Académie Royale de Suède.

Le Nobel 2010 d’économie récompense les travaux de Peter Diamond, Dale Mortensen et Christopher Pissarides « pour leur analyse des marchés où l’offre et la demande peinent à se rencontrer, principalement sur le marché du travail ».

Les membres du jury reprennent les questions, devenues classiques depuis la première crise pétrolière : « pourquoi y a-t-il autant de gens sans travail alors qu’au même moment il y a de nombreuses offres d’emplois ? Comment la politique économique influence-t-elle le chômage ? » et invite « à prendre en compte les travaux des lauréats de cette année (qui) ont développé une théorie qui peut être utilisée pour répondre à ces questions » avant de souligner que « leurs travaux démontrent que plus les allocations chômage sont importantes, plus le taux de chômage est élevé et la durée de recherche est longue ». Et de conclure : « la théorie économique classique part du principe que le prix est le facteur d’ajustement entre l’offre et la demande qui sont censées se rencontrer instantanément et sans aucune difficulté « mais « cela n’arrive pas dans la vraie vie ».

Selon l’Express, les trois lauréats dans leur théorie baptisée DMP (pour Diamond, Mortensen, Pissarides) « ont relevé que cette analyse classique souffrait d’imperfections. Ils font valoir notamment que la rencontre entre l’offre et la demande est parfois longue et coûteuse, qu’un niveau élevé d’allocations peut accroître le chômage, qu’un employeur, malgré des besoins, renâcle à embaucher parce qu’il craint des coûts imprévus ». Leurs travaux reprennent le nouveau message universel selon lequel le laisser-faire ne saurait être contrarié sans risques. Et que la très fragile reprise économique suppose plus de dérèglementation, plus de liberté.

Ainsi en mai 2010, le FMI par la voix de son Directeur général, Dominique Strauss-Kahn, avait jugé le marché du travail espagnol trop « rigide » et appelé à des réformes « urgentes » pour y remédier. Ce renouveau idéologique du laisser-faire, qu’on ne saurait confondre avec la main invisible d’Adam Smith, s’applique-t-il au seul ajustement du marché du travail ? Les auteurs répondent par avance puisqu’ils soutiennent que leur théorie vaut pour d’autres domaines. On le voit très précisément ces jours-ci pour les monnaies. Une juste appréciation du yuan serait peut-être bien de nature à favoriser un développement plus sain de l’économie intérieure chinoise et, accessoirement, à rééquilibrer les balances sino-américaines. Tout cela serait pour le mieux dans le meilleur du monde échangiste possible si on ne devait, parallèlement, constater qu’en matière monétaire l’interventionnisme est la règle, outrepassant les limites théoriques jamais espérées par les partisans de l’intervention permanente de l’état.

Il nous reste à espérer que les mêmes théoriciens n’invitent pas demain le même Etat, pour nous protéger, à recourir à une régulation -non moins avouée- des échanges.

Quoiqu’il en soit souhaitons à cette DMP plus de succès que celui qu’a rencontré le DMP issu, en France, de la réforme de l’Assurance maladie de 2004 sous le nom de dossier médical personnel qui selon les spécialistes « a souffert d’objectifs irréalistes ».

NDLR : le ‘Prix Nobel d’Economie » n’est en réalité pas un Prix Nobel. Il a été créé par la Banque royale de Suède en 1968 et porte officiellement le nom de prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel. Il est décerné par l’Académie royale des sciences de Suède. Il s’élève à 10 millions de couronnes suédoises, soit environ 1.500.000 dollars ou euros. Les thèses du trio universitaire américano-britanique, élaborées depuis près de 30 ans, ont également mis en évidence le rôle des agences pour l’emploi dans le fonctionnement du marché. La réforme de 2008 aboutissant à la création de Pôle Emploi en fusionnant ANPE et ASSEDIC s’en inspire. « Des effets désastreux sont d’ores et déjà prévisibles en termes d’emploi puisque les annonces gouvernementales pour Pôle Emploi sont d’une baisse annuelle des effectifs de 1,5 % par an sur 4 ans dès 2011 soit près de 3.000 postes en moins sur les 48 000 actuels », déclare l’intersyndicale de Pôle Emploi. « Le nombre de chômeurs suivi par conseiller a vocation à baisser avec la baisse du chômage qui est notre priorité », indiquait en juillet Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’emploi. Quant au rôle de variable d’ajustement des salaires, IG Metall a indiqué dans la presse qu’il souhaitait imposer aux employeurs allemands des hausses de salaires significatives lors des négociations de cet automne. Dans une économie qui exporte. M. Van Gulden.

Tag(s) : #Economie, #Bartolomeu
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