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Je le crois bon ; mais dans cet antre
Je vois fort bien comme l’on entre,
Et ne vois pas comme on en sort.
Jean de la Fontaine, « Le Lion malade et le Renard ».
L’entrée fracassante de General Motors, devenu le deuxième actionnaire de PSA derrière la famille Peugeot, ne se contente pas d’avoir des répercussions à Aulnay-sous-Bois.
Selon la Tribune, l’allemand BMW, autre groupe familial, aurait en effet l’intention de reprendre le contrôle de la co-entreprise créée avec le groupe français pour le développement de systèmes hybrides. La production de cette joint venture à 50/50 dénommée BPCE serait localisée chez BMW et non à Mulhouse comme prévu.
Le retournement d’alliance de Peugeot est aussi, pour la marque bavaroise, une occasion de renforcer sa coopération avec le premier constructeur automobile mondial. Toyota est aussi le leader de la technologie hybride et s’intéresse aux piles à combustible. Un groupe avec lequel, selon certaines informations, Peugeot serait aussi en discussions.
Trop peu exportateur (et condamné en 2009 pour entrave aux exportations par la Commission Européenne), peu rentable et surcapacitaire en Europe au regard d’un marché déprimé, trop en retard sur le segment des véhicules les plus profitables, PSA mise sans doute sur le partage de technologie hybride avec GM parallèlement à son développement (tardif par rapport à d’autres constructeurs) en Chine. Un pays où le groupe réalise des volumes modestes (3,4% de part de marché en 2011 contre 17% en France) et pratique une sorte de dumping social à rebours puisque, la même année, il accordait à ses employés chinois quatre semaines de congés annuels et une hausse de salaire d’environ 10%, afin de lutter contre un turn over de 20%. Le salaire moyen est toutefois de l’ordre de 300€ par mois, pour 45h de travail hebdomadaire et le volumes de ventes sont en hausse.
Dès lors, Ph. Varin, Pdt contesté du directoire de PSA, peut bien déclarer que « pour restaurer nos marges, il y a une marge de flexibilité sur le coût du travail. Nous avons le coût du travail le plus cher en Europe et nous produisons 44% de notre production en France, donc il faut baisser les charges qui pèsent sur le travail de manière massive », l’Insee estime que « dans l’industrie automobile, le coût horaire allemand est le plus élevé d’Europe. Il est en particulier supérieur de 29 % à celui observé en France ». Et comparable à celui du Japon.
Le paradoxe de cette entreprise est quelle innove : Peugeot reste, en 2011, le leader français des dépôts de brevets. Reste donc le manque de clairvoyance des dirigeants, ceux du Directoire qui décidaient en 2009 d’augmenter les capacités de production de l’usine de Valenciennes, et ceux du conseil de surveillance, figés dans leur irrédentisme.