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La crise cristallise les idéologies simplistes sur le rôle de l’Etat. Les failles de l’urbanisme municipal ont été critiquées après Xynthia. On a éludé le rôle des services de l’Etat. Instructeurs pour les petites communes, ils pouvaient agir. Droites et gauches bénissent l’aide aux banques en 2008 et invoquent le réveil régalien. Mais les Etats n’ont pas régulé les marchés financiers. Jusqu’à dimanche, Obama n’avait pas concrétisé ses réformes. Le débat Etat v/s hypercapitalisme ne se réduit pas au partage de la valeur ajoutée : profit versus salaires + impôt. Il se décline aussi en un archaïque antagonisme public-privé. Ces équations sont-elles encore pertinentes ? A Paris, le métro fut construit par 2 compagnies, rentables : la CMP du baron Empain et la Société du chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud de l’ingénieur Berlier. Craignant la munici-palisation, elles fusionnent bien avant la nationalisation de 1949. L’économie mixte, qui a connu des succès comme le réseau autoroutier, mais a ses travers. De même, l’image d’efficacité du privé n’est pas un dogme. Selon une étude Bipe, le prix des services délégués de l'eau délégués a augmenté de 1,7% en 2009, moins que l’ensemble des services publics et privés (+3,3%) mais dépasse de 12% à la moyenne Insee. « Les services confiés aux entreprises sont généralement plus complexes que ceux confiés à des régies publiques, plaide la FP2E. On aimerait vérifier. Le Bipe observe que «la période récente a connu des renégociations de contrats (…) qui justifient en partie le ralentissement». Performance financière n’est ni efficacité économique, ni rigueur éthique. D’où les enjeux du contrat du SEDIF. Et le prochain départ d’Henri Proglio de Veolia. Enfin, la relance de type New Deal du Grenelle tarde. Pour Vinci, « les programmes de grands travaux (…) n'auront, compte tenu de leur phasage, qu'un impact encore limité» en 2010. D’où le retour de la croissance externe. Mais X. Huillard gère 450.000 places de parking et 4.380 km d’autoroutes. Face à des marchés export incertains, les concessions publiques sont sûres. Tout aussi paradoxale est l’évolution des loyers : +1% dans le privé contre +1,97% pour les HLM. Pour la CNL, les 2/3 des organismes HLM n'ont pas respecté le souhait du gouvernement de limiter la hausse à 1%. Mais la stabilisation des loyers privés suit une hausse vertigineuse, induite par celle de l’immobilier. Main invisible, efficience du marché ? Aubaine pour les bailleurs sociaux ou nécessité de reconstituer les marges ? Ou encore, comme écrit l’observatoire Clameurs, baisse de la mobilité résidentielle (-13% depuis 2006) avec un indice de vacance en hausse de 11,7% depuis 2008. Les 20 dernières années furent l’ère du non gouvernemental : privatisation des services publics, montée en puissance des ONG et des régulations non étatiques. Alors que B. Apparu s'est déclaré «contre un moratoire» sur les expulsions, 8 maires de Seine-St Denis ont pris ensemble des arrêtés anti-expulsions. Et 1.200 villes s’engagent à dépasser les objectifs de l’Union, soit -20 % de rejets de GES d’ici 2020. Modestus van Gulden.