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Bartolomeu est de retour : élections US, banques, etc.

Stupeur et étonnement. Bernie Sanders, le candidat-indépendant-démocarate-socialiste-qui-aura-soixante-quinze-ans-en-novembre emporte l’Etat emblématique du New Hampshire.

C’est dit, c’est fait. Et bien fait. Tout le monde en a assez de l'establishment. Le risque est que de ce refus sorte, comme du chapeau du magicien, un fou. Pour l'instant émergent de part et d’autre de l’Atlantique deux vieux. Après surprise et euphorie au comptoir ce matin place à l’analyse : « Assez pas pareil quand même ! » Bernie Sanders sort de Woodstock. Alain Juppé est un énarque orthodoxe pratiquant. Il n’empêche. Si l’avenir commence passée la septantaine c’est qu’il y a quelque chose qui ne tourne plus rond sur la planète. Bizarre. Pourquoi pas. A condition de ne pas partir dans la folie pure, comme certaine l’imagine. Tout casser pour construire un monde totalement nouveau ou, au contraire, remettre la comtoise à une heure depuis longtemps dépassée. Car ce n'est pas le système qui pose problème, le capitalisme, le libéralisme, les banques, l'armée, la représentation.

Prenons, par exemple, les banques sur lesquelles il y a tant à dire. On ne va quand même pas les supprimer. Revenir à des pratiques barbares. Il faut être lucides, la suppression de la monnaie conduirait inévitablement à l'anarchie. Etre obligé de le préciser témoigne du tout est possible auquel adhèrent des hommes et des femmes en quête de lendemains qui ressembleraient tant aux jours d’autrefois, quand tout était si calme. Midnight in Paris.

Le désordre monétaire, avec toutes les conséquences que l'on sait, ont conduit l'Europe au chaos dans les années trente. Au chômage massif aux Etats-Unis, à l’hyperinflation en Allemagne. Le système bancaire est consubstantiel à l’équilibre des choses économiques. N'en déplaise à tous les farceurs d’un futur rétrograde qui prétendent proposer une économie alternative. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Ainsi d'un côté nous aurions les partisans du laisser-faire généralisé, qui a conduit à un expansionnisme monétaire qui pourrait se révéler assassin, si d'aventure nous connaissions un effondrement généralisé des marchés financiers, avec ce que cela veut dire pour les fonds de retraites ou de pensions, et de l'autre l'utopie. Celle qui veut à Paris, par exemple, réduire drastiquement la circulation sans interdire les voitures. Qui réduit la largeur des chaussées et se bat à Bruxelles ou ailleurs pour accroître la production automobile nationale. Qui se répand dans le Nouvel Obs pour soutenir la pensée verte, news mag qui à la page suivante se nourrit de la pub pour un véhicule allemand pouvant rouler à 250 km/h (accélération de 0 à 100 km/h en moins de 4,4 secondes). Oui c'est bien la même folie qui laisse les banques agir en toute liberté, sans contraintes réelles. Préférant le hasard à la nécessité. Qu'attend on pour rétablir l'ordre ? Par la loi et le règlement et, si nécessaire en allant jusqu’à la nationalisation ?

Ce n'est pas le capitalisme qui pose problème, nous sommes tous, ou presque, quelles que soient nos envies, des agents capitalistes. Ce n'est pas le libéralisme non plus. Qui a oublié l’histoire du Vieux-Continent, celle de l’Est ? On voit bien dans quel bourbier la gauche française s'est mise en persévérant dans sa vision historique du rapport des uns avec les autres. Qui voudrait se nourrir de la gloire de la classe ouvrière alors qu’elle ferme, elle aussi, les dernières usines sur lesquelles se sont développées les luttes qui ont fait son honneur et… sa raison d’être. Non le libéralisme ne pose pas de problème, si ce n'est celui, déterminant, comme pour les banques, de l'usage que l'on en fait.

C'est donc bel et bien la nécessité de rétablir la République dans ses obligations qui s'impose. Après tout est à faire de nuances. Espérons que d'ici l'année prochaine nous ayons des candidats allant dans ce sens. Celui de la rupture avec l'ordre, non pas établi, mais que l'on a laissé à New York, à Bruxelles et à Paris s'établir. Et on, c'est nous.

Copyright Bartolomeu, 10 février 2016

 
 
 
 
Tag(s) : #Economie, #Bartolomeu
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