La fameuse théorie des jeux postule que, dès lors qu’on a choisi une stratégie, mieux vaut s’y tenir mais, selon les Pr Spicer (City University of London) et Alvesson (Université de Lund), le management par la stupidité, caractérisé par le «fais d’abord, réfléchis ensuite» serait à l'origine de la crise financière. En Grèce, 93% des citoyens disent avoir subi une baisse de leurs revenus, qui s'élèverait en moyenne à 38%, et 40% des foyers déclarent compter au moins un chômeur. En Allemagne, près de 25% des contrats de travail sont à temps partiel et les 10% des ménages les plus aisés détiennent 53% de la richesse privée, contre 45% il y a 10 ans. En France, prise au double piège des 3% et de l’immobilisme, « la construction serait le secteur le plus affecté avec une chute des embauches de cadres qui pourrait aller de -13% à -24% » selon l’APEC. En Italie, Mario Monti paie aussi bien ses erreurs tactiques que sa politique de rigueur, démontrant que le soutien des marchés ne signifie pas l’adhésion des peuples. En Ukraine, à Tchernobyl plus précisément, Vinci et Bouygues évacuent leur personnel « par précaution » après l’effondrement d’un toit sous le poids de la neige. Chez nous, un accident comparable à la catastrophe de Fukushima coûterait 430 Md€, soit 20% du PIB, selon l’IRSN. Yves Schwarzbach.