Choisi par un comité de pilotage composé des principales associations nationales d'élus, un pool bancaire composé du Crédit Agricole, d’HSBC France et de Natixis a été désigné pour porter l'émission obligataire groupée de 70 collectivités locales. Prévue pour septembre 2012, portant sur quelques 1,2 Md € et destinée à financer les grandes collectivités, «cette opération complexe reste une initiative ponctuelle, rendue nécessaire par la raréfaction structurelle des crédits bancaires et l'attente de la création législative de l'Agence de financement des investissements locaux (AFIL)». Les élus des communautés urbaines, grandes villes, départements et régions rappellent aussi que le taux «sera moins élevé que celui proposé par la Caisse des Dépôts» et tablent sur la stabilité de la notation des collectivités territoriales. Pour Ph. Laurent, maire de Sceaux, Vice-Pdt de Paris Métropole et Pdt de la commission des finances de l’AMF, cette émission obligataire est une solution d’attente avant la mise en place de l’Agence de financement des collectivités locales, dont les associations d’élus souhaitent qu’elle soit inscrite dans le projet de loi de Finances 2013 présenté à l’Assemblée nationale qui sortira des urnes dans quelques semaines. «Si ce n’était pas le cas, il y aurait une volonté politique de l’Etat d’étouffer les collectivités locales et d’en dégrader son image», déclare l’élu. Des collectivités pour la plupart dirigées par des exécutifs appartenant à la nouvelle majorité prési-dentielle, réalité historique que les maires de Nantes, Lille et Evry, potentiels «premier-ministrables», ne peuvent ignorer. Absentes des débats de campagne électorale, les questions cruciales de la décentralisation et des finances locales, donc du maintien de l’investissement territorial, ne pourront, en toute hypothèses, être ignorées au cours de la nouvelle mandature.