| Mêmes les irréductibles optimistes, ceux qui rêvaient il y a quelques mois encore d’un « ajustement », s’y attendaient. Même à Paris, le prix des appartements anciens poursuit sa baisse. La moyenne est retombé sous la barre symbolique des 8.000 euros/m2 au T4 2014. Selon la chambre des notaires de Paris-Ile-de-France, ce recul s’accélèrerait au T1 2015. Au vue des promesses de vente actuellement enregistrées dans la capitale, le prix des appartements anciens atteindrait autour de 7.840 euros/m2 en moyenne à fin avril 2015, soit une baisse des prix de 3,5 % sur un an. Le volume des transactions demeure à un niveau très bas malgré une hausse de 2%. Soit un plongeon de 25% par rapport à la moyenne de la période 1999-2007, qui fait désormais figure d’aberration statistique. Tout aussi symptomatiques, les transactions portent principalement sur des vente dites contraintes, découlant de mutations professionnelles, de la naissance d’un enfant ou d’une séparation... Voire d‘un défaut de paiement. Et les notaires constatent (enfin) que « même si le crédit immobilier est à des niveaux très bas, les transactions de confort ont quasiment disparu de même que celles liées à un investissement locatif. Nous sommes dans un marché uniquement d’utilisateurs et qui n'est vraiment plus fluide aujourd’hui ». Enfin même, les acheteurs boudent les très grands appartements, de cinq pièces et plus, des surfaces dont « les prix baissent beaucoup plus que le reste du marché », tandis que les studios, T2 et T4 s’en sortent relativement mieux. Question de prix « à la bête »,certes, de capacité d’emprunt des ménages, sans doute, mais aussi d’insuffisante production de crédit par un système bancaire qui joue de moins en moins son rôle. Même si elle semble se redresser, la production de crédits immobiliers (hors rachat de créances) a diminué de 7,8% l'an passé, dans le neuf plus encore que dans l’ancien. Yves Schwarzbach